L’aromathérapie est de plus en plus prisée et permet de profiter des vertus thérapeutiques des huiles essentielles pour soigner de nombreux maux. Mais encore faut-il choisir une huile essentielle chémotypée (qui indique son nom latin et sa molécule prédominante) pour s’assurer de son authenticité et de la précision de ses bienfaits. Faisons le point sur le chémotype de l’huile essentielle et sur son importance quand on veut voir recours à l’aromathérapie pour se soigner.
Sommaire
Huile essentielle chémotypée : qu’est-ce que c’est ?
Le chémotype d’une huile essentielle (qu’on peut également appeler chimiotype ou race chimique), c’est sa carte d’identité. En effet, selon son origine géographique, le type de sol dans lequel elle a poussé, l’altitude ou encore le climat, les propriétés biochimiques d’une plante seront différentes. C’est donc une sorte de sous-catégorie des huiles essentielles produites par une même plante. On doit la notion d’huile essentielle chémotypée à Pierre Franchomme en 1975, avant qu’elle soit officialisée par l’Union européenne en 2006. La mise en place du règlement REACH (Registration, Evaluation, Authorization and restriction of CHemicals) est en effet venu sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dont font partie les huiles essentielles.
Le chémotype d’une huile essentielle est défini par la molécule active la plus présente, sachant qu’elles ne sont prises en compte qu’au-delà de 10 %.
À quoi sert le chémotype d’une huile essentielle ?
Définir la molécule active prédominante permet de différencier les différentes huiles essentielles extraites d’une même plante. C’est donc une notion indispensable en aromathérapie si l’on veut cibler la réponse à une problématique précise. Seule une huile essentielle chémotypée permet une utilisation sans risque.
On ne le dira jamais, l’aromathérapie — tout efficace qu’elle soit — n’est pas à prendre à la légère. Selon leur lieu de récolte ou leur origine, deux chémotypes auront des activités thérapeutiques différentes, sans compter une éventuelle toxicité qui pourrait s’avérer dangereuse.
Fuyez donc les huiles essentielles qui ne comportent ni le nom latin ni le chémotype. Un flacon simplement étiqueté « huile essentielle de citron » ne sera pas authentique, alors que l’indication « Huile essentielle chémotypée de citron – Citrus limonum » le sera.
Exemples d’huiles essentielles chémotypées
Le thym et le romarin sont deux exemples parfaits pour illustrer l’importance du chémotype d’une huile essentielle. On connaît les vertus thérapeutiques de ces deux plantes sur les maux de l’hiver, mais guère plus. Alors qu’il en existe de nombreuses variétés, ayant chacune leurs effets propres.
Chémotype de l’huile essentielle de thym
On sait que le thym est efficace contre le mal de gorge, en tisane ou en application cutanée d’huile essentielle. Mais partant du principe qu’il existe 7 chémotypes de thym vulgaire (thymol, alpha terpinéol, carvacrol, géraniol, linalol, paracymène et thuyanol), il faut rester vigilant pour cibler l’huile essentielle chémotypée en fonction de la pathologie que l’on souhaite traiter. D’une simple inefficacité à des dangers toxiques, les effets secondaires d’une mauvaise utilisation des huiles essentielles ne sont pas du tout anodins.
Le thym à thymol par exemple, est utilisé pour son action anti-infectieuse. Elle est indiquée pour le traitement par l’aromathérapie des infections dermatologiques, gynécologiques, ORL ou urinaires.
Le thym à thujanol est riche en actifs antibactériens et antifongiques qui lui permettent d’agir sur les infections respiratoires, buccales (aphtes) ou virales (herpès).
Le thym à geraniol est préconisé pour les soins de la peau et du cuir chevelu, grâce à ses vertus thérapeutiques et purifiantes. L’utiliser pour soigner une cystite ou une otite sera donc complètement inutile.
Vertus thérapeutiques du romarin
Le romarin fait également partie des plantes très prisées en aromathérapie comme en phytothérapie, et dont il existe plusieurs déclinaisons. Celui qui pousse en Tunisie ou au Maroc comporte davantage de cinéol aux vertus expectorantes et fluidifiantes. En Corse, on trouve le romarin verbérone, riche en acétate de bornyle, indiqué pour les pathologies du foie. Le romarin camphre, lui, pousse en Provence et dans le sud de l’Espagne. S’il présente des vertus thérapeutiques sur l’activité cardiaque ou la décontraction musculaire, il peut être hépatotoxique (c’est-à-dire dangereux pour le foie). D’où l’importance de choisir une huile essentielle chémotypée pour ne pas se tromper quand on veut se débarrasser d’une toux !
Pas d’aromathérapie sans chimiotype
Vous l’aurez compris, l’utilisation d’huiles essentielles non chémotypées est à proscrire. Seul le chimiotype peut en effet apporter les précisions indispensables sur ses vertus thérapeutiques voire ses contre-indications. Et il est également important de prendre conseil auprès d’un professionnel dûment formé avant de se soigner avec des huiles essentielles.