Se faire ghoster, pourquoi est-ce si mauvais pour le moral ?

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Si le terme est récent, il n’illustre pourtant rien de moins qu’une lâcheté ancestrale qui consiste à disparaître sans un mot, à faire le mort. Version 2.0 du « Je pars acheter du lait » des personnes qui abandonnent femme et enfants du jour au lendemain, se faire ghoster est un phénomène de plus en plus fréquent de manipulation amoureuse. Questions sans réponses, sentiments de rejet et d’incompréhension : on peut même parler de violences psychologiques. Décortiquons pourquoi se faire ghoster peut être si néfaste pour le moral.

Se faire ghoster : c’est quoi exactement ? 

se faire ghoster définition

Des messages laissés en « vu », des appels non décrochés, une porte obstinément close, des rendez-vous non honorés en cascade… ça vous dit quelque chose ? Se faire ghoster, c’est exactement ça. Quand une personne se met soudainement à vous ignorer, qu’il s’agisse d’une relation sentimentale ou amicale, qu’elle ne répond plus, ne donne plus aucune nouvelle, et ce du jour au lendemain. Pas d’explication. Pas de justification. Ça peut même aller jusqu’à un blocage sur les réseaux sociaux : la personne devient un fantôme. Symptôme de prédilection de la manipulation amoureuse, faire le mort peut même s’apparenter à des violences psychologiques. 

Ghoster, c’est faire vivre l’autre dans la peur

Avant d’en arriver à la douloureuse conclusion que cette personne nous a éjecté de sa vie, on passe forcément par la case de l’inquiétude. Se faire ghoster est la dernière chose que l’on envisage. Et plus on tient à cette personne, plus on a peur. A-t-elle eu un accident de la route ? Est-elle blessée, ou pire ? Que lui est-il arrivé ? Il faut un certain temps avant d’en venir à la conclusion que tout est fini, et qu’elle nous a simplement rayé de sa vie. C’est là toute la perversité de ce type de manipulation amoureuse. Laisser l’autre dans un silence obscur, avec sa peur et ses questionnements, jusqu’à ce qu’un post sur les réseaux ou un ami bienveillant la rassure. Sur son état de santé en tout cas. Et à ce moment-là, comment gérer une rupture sans rupture ? Comment affronter la lâcheté et la cruauté ? 

Ghoster quelqu’un l’invisibilise

se faire ghoster invisible

Se faire ghoster, c’est se retrouver en solo face à ses questions, ses doutes, son incompréhension. Après, la peur vient le temps du doute et de la prise de conscience : la personne ne nous estime même pas assez pour nous quitter proprement. Dans une rupture classique, on fait des reproches, on en reçoit, on s’explique, se justifie, quelle que soit l’issue. On a la possibilité d’exprimer ses sentiments, de pleurer peut-être, de crier, de demander des comptes ou de s’excuser ! Mais là, non. C’est en cela que ghoster quelqu’un est à ranger dans la catégorie des violences psychologiques. Les sentiments sont totalement invalidés. L’absence de considération fait mal, et on se retrouve sans aucun support pour exprimer cette douleur. Qu’il y ait une volonté de manipulation amoureuse ou qu’il ne s’agisse que de choix de la facilité pour fuir les discussions, le mal est fait. 

Se faire ghoster : le poids du silence

Face à l’absence totale d’explication, les questions surgissent et nous submergent au point qu’on ne pense plus qu’à ça. Se faire ghoster, c’est être hanté. Et ça peut virer à l’obsession ! Fatalement, ce type de ruminations mentales va jusqu’à affecter notre humeur, notre sommeil et notre appétit, pouvant mener jusqu’à la dépression. Impossible dans ces conditions équivalentes à des violences psychologiques de se concentrer sur les tâches quotidiennes, de maintenir une bonne qualité de vie, de vivre normalement tout simplement. 

Ghoster et ruiner la confiance en soi

Sur le plus long terme, se faire ghoster peut entraîner des sentiments de rejet et de confusion, des doutes sur soi-même et sur sa propre valeur. Comment gérer une rupture de ce type sans se remettre en question ? Ghoster quelqu’un, c’est le plus court chemin pour qu’il se sente rejeté et pense que c’est de sa faute. Culpabilité, colère envers soi-même, doutes sur notre propre valeur et notre capacité à être aimé : c’est tout à fait le mode opératoire du pervers narcissique ! 

Cette perte de confiance peut également entraîner une profonde dévalorisation et un sentiment d’abandon, remise en question qui pourrait entacher nos relations à venir. Si un individu a pu faire le mort, comme ça, sans prévenir, pourquoi pas les autres ? 

Comment gérer une rupture qui n’existe pas ? 

Se faire ghoster, ça fait mal, c’est certain. Mais il est important de se rappeler que ce type de manipulation amoureuse en dit beaucoup plus sur la personne qui a choisi de faire le mort que sur nous. Si personne n’a encore écrit de manuel « Comment gérer une rupture fantôme en 10 leçons », le plus important est de prendre soin de soi le temps de se remettre. 

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