Découverte sur le compte Instagram éponyme, l’Indie Sleaze est la tendance vintage du moment depuis plusieurs mois. Revival d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Faire la fête et casser les codes, envoyer valser la bienséance sur fond de musique indie : enfilez vos santiags et vos robes en crochet, et embarquez pour le #indiesleaze à la rencontre de la décadence sulfureuse.
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Indie Sleaze : on parle de quoi exactement ?
Il était une fois la fin des années 2000, après la tendance Y2K et juste avant celle des hipsters. Sur fond de crise économique (coucou le krach boursier de 2008 !), les jeunes initient une contre-culture pour s’émanciper d’un conformisme qui leur file la gerbe, ni plus ni moins.
L’Indie Sleaze, c’est un mix de la révolte de mai 68 — l’engagement sociopolitique en moins — avec MySpace en guise de barricades. L’ambiance y est sulfureuse, festive et teintée de Yolo : quitte à être en galère, autant s’éclater et provoquer ! Surtout qu’à ce moment-là, la fin du monde est prévue pour 2012 !
La mode indie, elle se trouve dans les fripes, ou à tout le moins dans des vêtements qui semblent en sortir ! Vous voyez les jeunes de Gossip Girls ? Ces gosses de riches à qui tout pourrait réussir, mais qui sont torturés et expriment leur mal-être en provoquant l’ordre établi ? Alors, vous avez saisi le concept de #indiesleaze. Tournez-vous également vers les looks de l’époque des jumelles Olsen, de Kate Moss ou de Pete Doherty pour vous faire une idée ! Les collants déchirés, les cheveux dans les yeux et les pulls usés, les photos prises sur le vif pour illustrer la débauche et le je m’enfoutisme si cher au cœur des Indie Sleazers sont la marque de fabrique de cette tendance.
Du côté de la sémantique : indie est un diminutif pour indépendant, et sleaze signifie sordide. La tendance #indiesleaze, c’est donc une mode qui prône le trash insoumis, celui qui se fiche des règles établies et qui veut casser les codes et les étiquettes.
Indie sleaze, le come-back
La tendance #indiesleaze n’avait même pas de nom à l’époque où elle est apparue. C’est après les confinements, quand l’envie d’envoyer valser les « Nous sommes en guerre » et les attestations a pris le dessus, que ce parfum de rébellion a refait surface. C’est l’été 2021, et le clubbing à tout prix remplace les apéros WhatsApp ! L’Indie Sleaze redevient populaire, et a désormais un nom.
Et de nouvelles égéries en la personne des sœurs Hadid, qui ont largement contribué à l’éclosion de cette tendance vintage. Et les réseaux sociaux ayant depuis pris une ampleur considérable, documenter ses soirées est un jeu d’enfant ! Exit, MySpace, bonjour Instagram et TikTok, véritables mémoires des soirées arrosées et des outfit à base de bottines pointues et de t-shirt Eleven Paris.
Ce qui change cette fois-ci, c’est le prisme de l’inclusivité qui teinte le #indiesleaze. Dans les années 2010, les jeunes qui voulaient casser les codes s’habillaient en fripes pour des raisons économiques autant que pour faire rager la bien-pensance. Mais les stars qui ont porté le mouvement y ont plutôt vu un genre à se donner. Aujourd’hui, en pleine époque post « metoo » ou le wokisme est sur toutes les lèvres, l’envie folle de faire la fête et de le montrer touche toutes les sphères.
La mode indie sous toutes les coutures
Pour arborer un look Indie Sleaze, rien de tel que des jupes longues en jean ou en maille, des santiags aux pieds, des blousons de cuir et des écharpes nonchalamment jetées autour du cou. C’est ça, l’appropriation d’une tendance vintage : faire pareil, mais en mieux ! Le sleaze trash et presque grunge cède la place à une allure plus bohème, pour porter le même message : pas besoin d’en faire des tonnes pour être stylée ! La mode indie incarne en quelque sorte un message positif qui vient contrebalancer la société de surconsommation.
La tendance vintage à l’ère du tout numérique
Si MySpace gît six pieds sous terre depuis belle lurette, si chaque sortie d’un nouvel iPhone déchaine des foules hystériques, l’Indie Sleaze tend à repartir en arrière pour casser les codes. On assiste ainsi à un revival des écouteurs filaires et des BlackBerry (pourtant si critiqués i y a peu !), jusqu’aux appareils photo jetables qui reviennent au goût du jour ! Rien de tel en effet pour reproduire les photos trash et décadentes où faire la fête rimait avec tronches en travers, yeux rouges et teint fatigué. No filter, of course !
Quid de la musique Indie
Entre deux morceaux de rap qui font mal au féminisme autant qu’aux oreilles, la tendance vintage #indiesleaze fleure la nostalgie de la culture pop funk. Elle annonce ainsi le come-back d’artistes comme Olivia Rodrigo, Katy Perry ou Uffie. Les clips font la part belle au scandale, au sulfureux et au sexy. La provocation façon Indie Sleaze se fait dans un bain ou une clope à la main, en revendiquant sans insulter qui que ce soit, et ça, c’est appréciable !